La comédie : Celle à laquelle on participe, qu'on le veuille ou non, dès lors qu'on a une vie publique. Celle que les autres croient qu'on joue. Celle qu'on (se) joue peut-être sans le savoir.
Inquiet, fatigué - blessé aussi, plus qu'il ne le laisse voir, par l'injure et l'attaque -, l'homme qui parle dans ces pages s'est réfugié à Tanger, le temps de retrouver le « vieux maître » qu'il n'a pas revu depuis trente ans. Il marche dans les rues de la médina, comme d'autres dans une forêt obscure. Comment se libérer de sa marionnette ? Comment dire sa vérité par temps de conformismes et de malentendus généralisés ? Pourquoi les femmes savent-elles mieux que d'autres le secret des écrivains ?
D'autres figures se surimpriment : Gary, Debord, Pessoa, Althusser, modèles ou contremodèles. Les amis d'autrefois ou d'aujourd'hui. Les femmes aimées. Les livres écrits.
Faut-il abattre son jeu ? Ou fusiller son « je » ? Telle est la question qui hante ce monologue intérieur où l'aveu oscille entre le goût de l'ironie et le devoir de lucidité.