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Marc Fernandez

Fernandez
Marc Fernandez, cofondateur et rédacteur en chef de la revue Alibi, consacrée au polar, a été journaliste pendant vingt ans. Il a longtemps été chargé de suivre l’Espagne et l’Amérique latine au Courrier international. Il est aujourd’hui éditeur. Il est également coauteur de plusieurs livres d’enquêtes dont La ville qui tue les femmes

Coups de coeur des libraires

Révélé en 2015 par le succès de son premier roman Mala Vida (Le Livre de Poche) – une enquête terrifiante dans l’Espagne franquiste –, Marc Fernandez, journaliste expert de l’Amérique latine, prouve avec Guérilla Social Club qu’il est bien un auteur de talent.

« Tous sans exception y ont eu droit, le même message par mail : “On t’a loupé à l’époque. On ne te loupera pas aujourd’hui”. »

Été 2016, Madrid, Paris, Buenos Aires, même modus operandi : les quatre personnes ayant reçu ce message ont été enlevées, torturées puis tuées. Leur point commun, ce sont tous des anciens guérilleros du commando Libertad. Ensemble, ils ont mené la lutte contre les dictatures sud-américaines dans les années 1970-1980. Au même moment, à Madrid, Diego Martin, journaliste et animateur sur Radio Uno, apprend par un de ses informateurs que son ami Carlos Bravo, réfugié chilien depuis 20 ans, fait partie des victimes. Pour son émission, « Ondes Confidentielles », mais surtout pour son ami et pour la vérité, Diego Martin se jette corps et âme dans une enquête périlleuse afin de réunir les pièces sombres d’un puzzle qui va le mener de l’Europe à l’Amérique Latine, en compagnie d’Ana, sa complice détective, et d’Isabelle, avocate de l’association des Mères de la place de Mai à Buenos Aires. Pour elles aussi, cette affaire fait ressurgir des traumatismes enfouis. C’est le réveil de la bête !

Marc Fernandez déroule sa trame à un rythme effréné, celui de l’urgence à résoudre cette affaire pour éviter que l’horreur ne se répète. Son style journalistique, puissant comme le choc dans lequel sont plongés ses personnages, va à l’essentiel sans pour autant renoncer à donner de l’épaisseur à sa trame. Victor del árbol définit, entre autres et très justement, Marc Fernandez comme l’auteur des « histoires de silences et d’amnésies, de vaincus et d’oubliés. » Du livre refermé reste une empreinte, une ambiance, une envie de se plonger dans la grande Histoire de ce continent en écoutant Buena Vista Social Club. Et surtout de retrouver ces personnages dans une autre enquête.

CÉCILE LAXALT, Librairie Elkar, Bayonne