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Ron Rash

Né en 1953, Ron Rash a écrit trois recueils de poèmes, trois recueils de nouvelles, et deux autres romans, dont un pour enfants, tous lauréats de plusieurs prix littéraires. Il est actuellement professeur émérite au département d’Études culturelles appalachiennes de la Western California University. Il se revendique comme écrivain du Sud.

Coups de coeur des libraires

Ron Rash confirme avec Serena son talent, même si, ce dernier est plus complexe, moins "poétique" et souffre de quelques longueurs. Néanmoins on retrouve les grandes préoccupations de l'auteur, la vie rurale, le milieu ouvrier, la précarité, la nature et sa destruction progressive par les grandes entreprises naissantes. Serena se passe dans les années 30 et Ron Rash sait décrire les ambiances et les décors.

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Serena est donc une oeuvre littéraire qu'on s'accordera éventuellement à assimiler à du roman noir, mais comme Un pied au Paradis, la frontière entre les genres reste très vague. Il décevra les lecteurs d'intrigues policières ou de thriller et plaira plus à un lectorat de littérature dite "blanche". Pour autant, il est dans son style un peu en dessous d'Un Pied au Paradis mais son approche sociale de cette époque nous rappellera facilement Steinbeck, ou, chez nous, Zola. On sent bien chez Ron Rash une exacerbation liée aux inégalités des chances et un besoin de revenir à des valeurs plus proches de la terre et au moins de respecter cette dernière. Sans doute le fait de placer ces romans dans les années 30 ou 50 est une façon aussi de nous dire que quelque soit la période, les problèmes restent les mêmes et qu'en comparaison de notre monde moderne actuel, finalement les hommes, les idées, la politique ou l'économie ne changent pas vraiment. On s'enrichit comme on peut. Il reste une certaine morale, même si elle passe par la vengeance, celle qui se mange froide, mais qui nous ramène qu'à un seul destin, pas de l'humanité mais à celui de Rachel autre personnage féminin emblématique, qui aurait bien mérité de figurer au titre de ce roman.

Serena est dans le discours clairement plus ambitieux qu'Un pied au Paradis. On ne sort donc pas déçu de ce roman mais l'on espérera que Ron Rash saura renouveler la forme surtout si ces grandes préoccupations restent le fondement de son oeuvre, dans ces prochains récits. Il faut donc lire Serena pour ce qu'il est, un roman social, et surtout, parce que si vous avez adoré Un pied au Paradis, premier roman de l'auteur, il m'apparaît intéressant de suivre son évolution.