Les nouvelles sont déprimantes. L'hiver est tristounet. Sort alors en librairie le livre que nous attendions secrètement : il s'agit d'un roman épatant baptisé «Un parfum d'herbe coupée», écrit par un auteur que nous allons suivre de près, car il nous plaît. Nicolas Delesalle, par ailleurs journaliste à Télérama, a toutes les qualités : il est drôle, tendre, malicieux, profond, amoureux du mot juste. Bref c'est un grand écrivain. Il a le don de raconter des choses anodines tout en nous enchantant. On s'identifie à lui, et on rit, on n'arrête plus de rire. Quelle joie ! Humour, émotion, tendresse, poésie. Ô comme nous en avions besoin de cet auteur, et de son livre : Kolia, un homme presque quarantenaire, dresse un premier bilan de sa vie et saisit l'alchimie du bonheur. En réalité, ces petits riens, ces petits souvenirs de jeunesse constituent les étapes qui marquent le passage de l'enfance à l'âge adulte. Par la poésie, par la fragilité, Nicolas Delesalle transforme la vie. Ô comme il est délicieux ce premier baiser d'ailleurs complètement raté (car il demande «l'intrépidité du premier pas sur la Lune»). Avec tant de fantaisie, de trouvailles, on relit ces passages sous le signe de la délectation. Un auteur nous invite à redécouvrir la vie, à l'aimer, dans sa totalité. Son livre «Un parfum d'herbe coupée» va devenir un collector, c'est certain."