La transformation. La transformation intérieure n'est-elle pas, dans le fond, la plus belle des aventures humaines ? En découvrant «Trois mille chevaux vapeur», le roman du très talentueux Antonin Varenne, on sait que la réponse est oui. Oui, la transformation guérit, en secret. Elle nous protège et nous console parfois, au-delà des épreuves et de la noirceur accablante du monde.
Le sergent Arthur Bowman est un sale type, un mercenaire, une brute, un assassin, à première vue sans scrupules. En 1852, il part en mission secrète durant la 2e guerre anglo-birmane. En plein milieu de la jungle, il est fait prisonnier, avec ses hommes. Pendant des mois ils seront torturés. Seuls quelques hommes s'en sortiront vivants, par miracle.
Après ce drame, Bowman part à Londres, tel un survivant hébété. Il devient policier, tout en sombrant dans l'opium et l'alcool. Mais la découverte d'un cadavre mutilé, lors d'une ronde à Londres, le trouble. Son passé birman le rejoint. Qui a fait quoi, lors des terribles séances de torture. Arthur Bowman décide d'enquêter pour comprendre le comportement de certains de ses hommes. Commence alors la métamorphose du sergent Bowman, sous forme d'une rédemption. Antonin Varenne nous offre un superbe roman d'aventures, mariant le polar haletant, le roman de guerre, et le western (quand Bowman arrive aux Etats-Unis). L'aventure est aussi bien à l'extérieur (quel souffle dans la narration) qu'à l'intérieur (la transformation intérieure du soldat nous émeut infiniment). Ce livre, d'une telle intensité, nous donne de l'espoir. Merci Monsieur Varenne.