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Philosophie et science
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Même une explication physique si étendue soit-elle de la naissance du monde ne peut néanmoins jamais ou bannir le désir d'une explication métaphysique, ou prendre la place de celle-ci. Au contraire : plus on s'est avancé sur la trace du phénomène, plus on remarque clairement qu'on n'est aux prises qu'avec un phénomène et non avec l'essence des choses elles-mêmes. Alors s'annonce le besoin d'une métaphysique, comme contrepoids à cette physique poussée si loin.
Arthur Schopenhauer.
Après Ethique et Politique et Esthétique et Métaphysique, Philosophie et Science réunit cinq essais tirés de l'ouvrage Parerga et paralipomena (1851) de Schopenhauer (1788-1860), centrés sur la question de la connaissance, et la confrontation de la philosophie et du savoir scientifique. La science de la nature tout d'abord fait l'objet d'une longue approche critique, dans une perspective qui tâche de redonner à la métaphysique sa priorité (« les sciences de la nature présentent le défaut inévitable qui consiste à comprendre la nature exclusivement du point de vue objectif, sans se soucier du point de vue subjectif »). A la suite, « Sur la philosophie et sa méthode » et « Logique et dialectique » examinent la nature et les fondements de la connaissance philosophique, ainsi que les formes de raisonnement et d'argumentation dont elle use. Deux études étonnantes illustrent enfin de quel type de proposition la réflexion philosophique se montre capable dans le domaine scientifique : Schopenhauer reprend après Goethe la question de la théorie des couleurs, et défend une approche physiologique, tandis que dans un dernier essai il propose une approche très suggestive de la physiognomonie.
Traduction de A. Dietrich, revue, introduite et annotée par Angèle Kremer-Marietti.